top of page

It Follows

 

Date de sortie : 4 février 2015 
Réalisateur : David Robert Mitchell
Acteurs : Maika Monroe, Keir Gilchrist, Daniel Zovatto

Durée : 1h40
Nationalité : Américaine
Note : 9/10





 

 


Synopsis

  Après une expérience sexuelle apparemment anodine, Jay se retrouve confrontée à d'étranges visions et  l'inextricable impression que quelqu'un, ou quelque chose, la suit. Abasourdis, Jay et ses amis doivent trouver une échappatoire à la menace qui semble les rattraper...

Source Allo Ciné



 

 

 

 






Critique

   

« It follows », petit film d’horreur ayant fait grand bruit dans les festivals où il est passé et même récompensé au Festival du cinéma américain de Deauville et au Festival international du film fantastique de Gérardmer, et ce à juste titre. « It follows » n’est pas un film d’horreur bas de gamme tourné en found foutage avec 50 litres de sang à la minute, mais un film minutieux, extrêmement soigné.

 

Soigné dans sa manière de filmer : le réalisateur utilise de très longs plans-séquences, créant une impression de lenteur, le temps qui passe nous parait réel (même si l’on n’a pas beaucoup de repères temporels). Le film prend son temps (comme le « ça »), les personnages ne s’agitent pas dans tous les sens, ce qui augmente encore la tension dans les moments importants. Et le réalisateur joue avec nos nerfs, créant de faux moments de tension, filmant longuement des détails (un cendrier par exemple) ou des scènes anodines (Jay se maquillant ou dans la piscine) donnant une impression de calme avant la tempête, une impression de répit avant l’horreur. Le réalisateur use aussi de longs plans-séquences périphériques, qui nous mettent à la place des personnages, qui nous font s’inquiéter pour eux, tout comme eux on cherche le « ça » aux alentours.

 

Un film très soigné également au niveau de sa bande-sonore : un grand soin apporté aux « sons anodins » (la voiture, les oiseaux), jouant aussi beaucoup sur le silence pour créer l’impression de répit, ainsi que sur une musique tout à fait exceptionnelle, électro, à la fois très belle dans les moments de calme et très flippante dans les moments de tension (même si comme dans tout film d’horreur la musque joue un très grand rôle dans l’installation de cette tension et qu’elle est parfois utilisée pour les faux moments de tension, tout à fait cliché).

 

Enfin le soin apporté à l’histoire : bien que plutôt simpliste elle s’avère en fait bien plus profonde qu’il n’y parait. Le film explore l’une de nos peurs les plus primales, la peur d’être suivi où que l’on se trouve, la peur de n’être en sécurité nulle part. Les mauvaises langues parleront de campagne contre les MST, mais le film interroge surtout une sorte d’égoïsme humain à travers un mal dont on se débarrasse en le transmettant à un autre, on se demande nous-mêmes ce qu’on serait prêt à faire si on subissait ainsi une telle malédiction, serait-on capable de la garder pou soi ou chercherait-on à tout prix à la transmettre pour s’en débarrasser. Et de par son mode de transmission le film interroge aussi sur la luxure de l’être humain, le personnage principal étant de plus une très jolie jeune fille elle n’a aucun mal à trouver des partenaires sexuels mâles, et ce alors même que certains connaissent les risques. On peut donc y voir aussi une interrogation sur la jeunesse américaine, très forte et indépendante (on ne voit pour ainsi dire jamais les parents ni d’adultes dans le film), mais aussi très sexuée. Alors oui l’histoire tourne tout de même un peu en rond au bout d’un moment, le réalisateur ayant choisi de continuer à suivre les mêmes personnages tout le long du film, ce qu’il a bien fait de faire mais ce qui n’empêche pas qu’on ait moins peur ensuite, puisqu’on sait à quoi s’attendre.

 

Il ne reste plus qu’à saluer des moments horrifiques à vous pétrifier d’effroi ainsi que les jeunes acteurs (Maika Monroe en tête) tous très convaincants et qui méritent d’être suivis, tout comme le réalisateur désormais attendu au tournant. Il signe ici un film très réussi, très soigné, comprenant aussi bien des moments de pure beauté, de grâce, de poésie que de moments de pure épouvante, et donc un film, vous l’aurez compris, à voir, mais attention âmes sensibles s’abstenir.

 

bottom of page